Auto Mutilation Ou Cauchemard D'une Vie

 

 

* Dfinition *

 


L'automutilation, c'est le fait de se blesser volontairement. C'est donc quelque chose que l'on fait seul, et sans intervention d'un tiers.


Par blesser, on entend se faire mal au point de laisser des marques corporelles qui restent plusieurs dizaines de minutes au moins. La méthode la plus utilisée est de se couper, mais ce n'est pas la seule, et la définition inclut aussi les coups, brûlures et bien d'autres types d'atteintes corporelles.



Les gens qui ressentent le besoin d'agir ainsi le font généralement afin de se débarrasser de sentiments trop violents ou négatifs. Il peut s'agir de tristesse ou de colère, envers soi ou non, ou de culpabilité (et alors la blessure devient souvent punition) ou même de sentiments positifs. La sensation de vide, parfois conséquence de la dissociation, peut aussi mener à l'automutilation, qui a alors pour but de "ramener à la réalité".


A plus ou moins long terme, ce comportement peut amener à une sorte d'addiction : la blessure devient la réponse immédiate et logique à une situation difficile psychologiquement.



Par contre, on ne peut pas parler d'automutilation si la personne se fait mal dans un but esthétique, sexuel (masochisme), religieux ou spirituel, ou social (rituels d'acceptation dans certaines sociétés, envie de se faire remarquer, mode, etc).

 


* Ki est touché ? *


 

L'automutilation touche principalement les filles (67 à 97% selon les études), les plus concernés sont les adolescents et les jeunes adultes.



Les diagnostics généralement associés sont la dépression et le trouble borderline. On remarque également que les tendances suicidaires et les troubles du comportement alimentaire sont assez fréquents parmi ceux qui s'auto-mutilent.



Les causes sont difficiles à déterminer et varient largement d'une personne à l'autre. On note tout de même deux facteurs principaux, mais loin d'être systématiques : nombreux sont ceux qui ont subis des abus sexuels ou des invalidations. Par invalidations, on entend ici le fait d'être critiqué ouvertement, de ne pas avoir été encouragé, d'avoir été souffre-douleur ou tout autre comportement d'autrui qui nuit directement à l'estime de soi.


Se blesser volontairement, ce n'est pas anodin, c'est grave. Mais ce n'est pas fait pour rien. L'automutilation joue un rôle, elle aide, aussi anormal que cela puisse paraître. Et c'est peut-être ça le plus dur pour celui qui veut s'en sortir : il prend l'habitude de recourir à ce moyen face à certaines situations trop dures. Parfois même sans déclencheur particulier, parce que c'est le quotidien qui ne convient pas.

 


Et donc il ressent un besoin de se faire mal, de recommencer. On peut presque comparer l'automutilation à une drogue : c'est mauvais, mais c'est comme un besoin, c'est dur d'arrêter, et pour beaucoup de personnes s'installe un phénomène comparable à l'accoutumance, avec une augmentation du nombre, de la fréquence ou de la gravité des blessures. Parce qu'au fond, les problèmes ne sont pas résolus, juste repoussés. Sur le moment la blessure ne joue que le rôle d'aide ponctuelle, malgré les conséquences plus graves qu'elle entraîne.

 

Travail sur soi

 

Assez souvent, on s'aperçoit que les personnes concernées par l'automutilation ont du mal à gérer leur sentiments et à les reconnaître. Il leur est difficile d'exprimer ce qu'elles ressentent. Une première piste pour s'en sortir peut donc être d'apprendre à dire ce qui est ressenti, ou de l'écrire. Trouver des mots, ne pas se contenter d'un "je vais mal" ou d'un "ça ne va pas", mais aller au-delà. Savoir si c'est de l'angoisse ou de la tristesse par exemple, et ce qui a déclenché cette crise. Prendre conscience de ce qui se passe.



Le problème de fond, les "causes" globales et non ponctuelles, est souvent inconnu. On réalise rarement pourquoi ça ne va pas, pourquoi on en est arrivé là. Qu'on l'aie oublié ou qu'on ne réalise pas l'importance de certains facteurs dans notre vie, c'est quand même de manière plus générale qu'il faut aborder le problème. Passer une crise sans se faire mal ou même arrêter complètement de se blesser, ça ne suffit souvent pas à aller bien. L'automutilation n'est au fond qu'un symptôme.


Aide extérieure

 

Le moyen le plus efficace d'aller mieux est généralement de faire une thérapie. Il existe de nombreux type de thérapies qui ne seront pas détaillées sur ce site. Sachez néanmoins choisir celle qui vous convient, et n'hésitez pas à changer de thérapeute s'il ne vous convient pas. Beaucoup de personnes ont des réticences ou des à-priori, souvent injustifiés, sur le fait d'aller voir un spécialiste. Etre suivi par un thérapeute ou un psychiatre n'est pas un signe de folie, et tout le monde peut avoir besoin un jour d'un soutien extérieur.



De la même manière, les traitements médicamenteux sont une aide certaine dans bien des cas. Ils ne résolvent en rien les problèmes de fond, ni ne changent la personnalité. Il faut plutôt les considérer comme une béquille, ils réduisent le mal-être, la fatigue, les tendances suicidaires, et autres, permettant ainsi de consacrer toute son énergie à la guérison en elle-même.


Les medicaments ne sont donc pas suffisants et doivent être utilisés en complément d'une thérapie ou d'une autre forme de soutien.



Un soutien très important est évidemment celui des proches. Famille, amis ou même professeur, il est toujours essentiel de pouvoir parler, être compris ou tout simplement de se savoir épaulé.



 




31/12/2008
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